mardi 9 juin 2009

Le départ

Il pleut des cordes. Le temps idéal pour partir sans regrets. C'est dame nature qui me donne un coup de pied aux fesses. Et comme dirait Mario, si je pleure dans la pluie, ils n'y verront que du feu. J'ai fini de mettre ce qu'il restait de ma vie à Montréal dans mes valises à l'heure de partir moins une. Classique. Je regarde mes valises dans l’entrée et la seule chose qui me vient en tête, c’est que l’avion ne pourra jamais s’envoler. J’ai une petite pensée pour la valise d’Émilie lors de notre voyage au Chili, et ça me rassure. Mon père arrive. Je regarde mes valises, encore plus perplexe. Heureusement que mon frère n’habite qu’au deuxième étage.

Une heure plus tard, 75 $ de frais pour poids excédentaire en moins, sans parler de la découverte de quelques nouveaux muscles, j’y suis enfin. À quelques minutes de ma nouvelle vie. Je serre mon père plus longtemps qu’à l’habitude, plus fort qu’à l’habitude, pour toutes ces fois où je serai trop loin. Je me dirige vers la sécurité et lance un dernier regard vers l’arrière. Il est là. Il me sourit. Un sourire qui me dit fonce. Et je fonce. J’ai passé la sécurité en deux battements de cils. Ça les intimide, de voir le déchirement entre les deux.

Deux dollars?! Mais ils sont fous? Je viens d’atterrir à Toronto. Je dois récupérer mes 55 kilos de vie et je dois payer 2 $ pour mettre mes valises sur un carrosse. Montréal me manque déjà. Je repasse la sécurité, et qu’est-ce que je gagne? Une « mamel search »! Pardon? Une « manual search ». Ah. Non, mais articule. Je préfère me dire que j’ai gagné un petit massage avant mes 5 heures de vol.

Me voilà à bord. À voir l’ampleur du gars assis à côté de moi, je me dis qu’ils font un trio d’enfer, mes valises et lui, pour nous empêcher de décoller. Mais, mystère, on s’envole. Et 5 heures plus tard, on atterrit. C’est incroyable.

Quatre dollars?! Mais ils sont fous? Quatre dollars US pour trimballer mes maudites valises à même pas 200 mètres du carrousel. Bienvenue à Los Angeles!

J’étais postée derrière les vestiges de ma vie à Montréal quand il est arrivé. Avec son sourire, ses yeux et son regard amoureux. Je lui ai presque cassé trois côtes et arraché une oreille dans mon étreinte, mais ça, c’est être
« bienvenue à Los Angeles ».

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hum...
T'as fait pleurer ton pèèère ! C'est tellement rare... Faut pas qu'j'dise ça : donc... t'as fait rusher ton pèèère ! Y s'attendait pas à ça. Mais, c'est bon pour sa santé, ça débloque (un petit rhume d'homme ce matin). (...) C'est bon pour toi aussi (comme dirait l'autre, Maya, oh que oui !).
Monique

Annick a dit…

Te connaissant et connaissant ton père... cela a dû être difficile pour vous deux... en tout cas, moi j'ai eu la larme à l'oeil... :(