samedi 4 juillet 2009

Jour 25 : Independence day


Comme c’était de contexte, on a décidé de faire nos indépendants et d’aller souper au resto en tête à tête plutôt que de se mêler aux festivités. Nizar veut m’emmener à Beverly Hills chez Fogo de chao, un resto pour carnivores assumés. Mon portrait craché. On pourrait s’attendre à d’horribles maux d’estomac, mais le concept est bien pensé. C’est tellement drôle que nos abdominaux se font aller toute la soirée. Et des abdominaux qui se font aller, on sait que c’est bon pour la digestion.

On nous assigne une table tout près du buffet des salades et on nous remet chacun un petit carton à deux faces : une verte, une rouge. La couleur verte signifie « j’ai un petit creux »; la couleur rouge, « pu capab ». Nizar me regarde, la pupille fébrile.

- Prête?
- Prête.

On tourne nos cartons du côté vert. Les chefs accourent nous présenter leurs spécialités. C’est la guerre. On se croirait dans un marché aux puces de la République dominicaine. Filet mignon, top sirloin, bottom sirloin, rib, round; mon assiette ressemble à un cours de dissection. Je pourrais reconstituer un mini bœuf. Nizar vient à mon secours :

- Tourne ton carton, tourne ton carton!

Ouf! Un peu plus et je me ramassais avec Miss Piggy en plus. Je n’ai jamais rien vu de tel. Un buffet à volonté de petits hors-d’œuvres, je dis pas, mais chaque pièce de viande est un repas en soi! Comment ils font pour tourner leur carton maintes et maintes fois? Je ne comprendrai jamais les Américains.

Une chose est sûre, c’est à vivre une fois dans sa vie. En ce qui me concerne, check!

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Objectif du jour : Digérer.

Fait saillant : J’ai failli appeler la SPCP, la Society for the Prevention of Cruelty to Potatoes. On avait un plat de patates pillées en accompagnement. Je n’ai pas écrit « pillées » par erreur. On les avait à peine touchées qu'on nous en a dépouillé pour nous les remplacer par un autre plat tout juste sorti du four sans même nous demander notre avis. J’ai dû le lui arracher des mains la seconde fois. Fou.

Pensée du jour : « Pauvres patates. »

vendredi 3 juillet 2009

Jour 24 : les visites

On est en route pour notre première visite. C’est la maison dans Hollywood Hills avec l’immense balcon en avant et le patio à l’arrière qui donne sur une vue en contre-plongée de la montagne. Celle que je sens. C’est drôle, c’est aussi celle pour laquelle j’ai obtenu notre première confirmation de visite. Je me dis que c’est peut-être un signe. On ne pourra visiter la Boathouse que mercredi prochain. J’en ai trouvé une autre sur la même rue que notre couple d’amis, la rue Martha, dans Valley Village alias le four, à 4 portes de chez eux, mais malheureusement, elle a déjà trouvé preneurs. Elle était plus grande avec ses trois chambres, sa grande cour et sa piscine. Enfin, faut se l’enlever de la tête.

Première visite très concluante. Si on ne trouve pas mieux, c’est elle. Elle est sur deux étages, mais la surface habitable est entièrement au deuxième. En bas, il y a un grand garage double et l’entrée. Dans les chambres, de grandes portes françaises coulissantes en bois foncé qui donnent sur un immense balcon en bois. La cuisine, la salle à manger et le salon se partagent une seule et même grande pièce à aire ouverte, qui donne sur le patio à l’arrière. Tout petit patio en béton entouré d’un muret de béton. Ça a l’air moche dit de même, mais le muret est blanc, et au-dessus, c’est la montagne qui monte. Très joli, exotique et inspirant. Le clou : le jacuzzi. On troquerait notre piscine de Ste-Rose pour un spa en montagne. Je peux vivre avec ça.

Notre deuxième visite est aussi dans Hollywood Hills, mais de l’autre côté de la montagne. On emprunte Mulholland drive et je pense au film de David Lynch. C’est une rue sinueuse au panorama absolument magnifique. Une vue qui vous arrache les yeux de la route. Je dois attraper ceux de Nizar au vol pour les lui remettre dans ses orbites. Je pense que c’est encore plus beau que Table Mountain en Afrique du Sud. J’adore Hollywood Hills.

On y est presque. Les rues sont étroites et inclinées à 80 degrés. C’est du suicide. Mais les maisons sont magnifiques et perchées sans souci d’uniformité, un peu comme des nids dans les arbres. Que c’est beau! Je me sens dépaysée pour la première fois. Nizar est trop stressé de ne pas égratigner son bébé pour apprécier le paysage autant que moi. J’avoue que je suis très heureuse d’avoir mon chauffeur.

Selon notre GPS, notre destination est à notre gauche. À gauche, une entrée inclinée à 90 degrés. Ce n’est pas l’adresse. Mais il semble y avoir une autre maison cachée un peu plus haut.

- Je pense que c’est là, à gauche
- Sont malades? Je vais pas là!
- Allez, t’es capable, vas-y doucement, tout à coup que c’est là, regarde comme c’est beau.

Nizar s’aventure. Oh boy. Ça peut bien être beau. Nous voici dans l’entrée privée d’une maison de trois millions. Une barrière nous empêche d’aller plus loin. C’est si étroit qu’il nous est impossible de faire demi-tour. On doit redescendre à reculons. Après un litre de sueur en moins et une petite prière, on se retrouve sur une rue aussi étroite mais relativement moins à pique. On se stationne dans une entrée pour ne pas bloquer la rue le temps de retrouver notre chemin.

- You’re not going to stay there, are you?

Ça fait 3 secondes et demie qu’on est là! Calme tes pompons! Tout à coup qu’elle a une arme, cette bonne femme en rut.

- Soit poli, chéri, soit poli.
- No, no, we’re looking for the 6906 Woody Trail, do you know where is it?

Nizar inverse toujours son « is » et son « it ». Tout comme il mélange « je lui dois » et « il me doit ». C’est génial d’emprunter de l’argent à Nizar, parce qu’après il va vous dire qu’il vous doit la somme. Déformation linguistique tout à fait charmante.

- It’s on the other side, the street is split in two, you need to go back, do a half moon and take Woody Trail from the other side.
- Ok, thanks

Go back, go back… go back where? Une chose est sûre, on ne se tapera jamais ce chemin de fou pour rentrer à la maison chaque jour et Nizar est tenté de rebrousser chemin sans même visiter la propriété. Mais comme on n’a pas d’heure de rendez-vous, on persiste et on la trouve. On doit passer par l’arrière. Wow. La vue qu’elle a cette maison! Je n’en crois pas mes yeux. C’est un énorme plus. Mais à l’intérieur, c’est vieux, petit, un peu malpropre, des toiles d’araignées dans les placards et du tapis partout. Un nid de microbes. Je regarde Nizar dehors sur le patio et je me sens bien, libre et inspirée. Je regarde à l’intérieur et je me sens opprimée, la cage thoracique coincée et j’ai du mal à respirer. C’est dur de renoncer à une telle vue, mais on ne s’y sent pas bien. Une mauvaise vibe. En plus, le bruit de l’autoroute au loin est étrangement amplifié par le vide entre les montagnes et son écho nous parvient comme si elle était juste à côté. Trop stressant. Ce ne sera pas celle-là.

La troisième est dans Van Nuys. Un château modèle réduit. Trois espaces extérieurs, 3 chambres, piscine, cuisine intérieure et extérieure, fontaine, fou fou fou. Nima, qui n’habite pas très loin, nous rejoint. Un coup de téléphone à sa mère agente d’immeuble nous révèle que le loyer est abusif. On s’en doutait, mais ça nous aide à y renoncer.

Maintenant, on est pris avec un dilemme. Soit on y va pour la première qu’on a toujours en tête, soit on poursuit nos recherches et on risque de la perdre. On décide d’appliquer dès lundi. Sans historique de crédit, on ne sait pas comment ça va aller… et il nous reste 3 semaines pour déménager. Mieux vaut nous lancer.

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Objectif du jour : Trouver Ze maison.

Fait saillant : J’ai enfin trouvé des cannellonis. Chez Lala. Un restaurant argentin où on a cassé la croûte avec Nima avant de rentrer. Je ne sais pas si c’est l’aspect argentin ou la clientèle américaine qui a influencé le plat, mais je n’ai jamais rien vu d’aussi gros. Des crêpes de pâte molle trop cuite. Ma déception fut aussi grosse.

Pensée du jour : « C’est possible de se rassasier d’un seul cannelloni. »

jeudi 2 juillet 2009

Jour 23 : la recherche du nid

Déjà le 2 juillet… on a jusqu’à la fin du mois pour emménager dans notre nouveau chez-nous. Je m’enlève le boulot, mon blog et mon portfolio de la tête, et je nous inscris sur westsiderentals.com, l’un des meilleurs sites de visites virtuelles.

J’ai passé la journée à envoyer des courriels. J’ai été surprise de voir comme les prix des loyers dans Hollywood Hills sont semblables à ceux des autres quartiers dans notre mire. J’ai hâte de montrer le résultat de mes recherches à Nizar. Il y a deux propriétés qui m’inspirent énormément, toutes deux dans Hollywood Hills. L’une d’entre elles est l’une des fameuses Boathouses de Harry Gesner (http://la.curbed.com/tags/harry-gesner). Il y en a perchées un peu partout dans les montagnes. Et qui elle a pour voisin, cette petite boathouse? Pas Brad Pitt, pas Jack Nicholson, non, Brian Geraghty, un acteur que je ne connais pas. Apparemment, il a joué dans Jarhead et We are Marshall… et il semble aimer Led Zepplin vu le t-shirt qu’il porte sur sa photo dans Wikipédia, mais quand il faut faire une recherche pour savoir ce que ça mange en hiver, un Brian Geraghty, ça ne pèse pas fort dans la balance. Les Boathouses sont super mignonnes et offrent une vue imprenable sur la ville et la montagne. Ce serait une expérience extraordinaire, mais j’ai bien peur que le manque d’espace et de rangement nous oblige à y renoncer, vu la quantité monumentale de stock qui attend patiemment de nous être livré.

L’autre propriété a plutôt une vue en contre plongée de la montagne, mais elle a un immense balcon en bois au deuxième sur lequel je me vois déjà peindre. Je la sens, celle-là. Sur le lot, on a obtenu trois confirmations de visites pour demain. C’est très excitant.

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Objectif du jour : Prendre une tonne de rendez-vous pour visiter des maisons pendant le long week-end.

Fait saillant : Ce soir, on avait envie d'une bonne bouffe. Comme on voulait rester à la maison pour poursuivre nos recherches et qu'on n'avait pas ce qu'il nous fallait pour concocter une bouffe maison, on a commandé chez O’Mamamia Ristorante Italiano sur eat24hours.com. Le restaurant exige une commande de 95 $ minimum pour la livraison. À 10 ou 15 $ le plat, on a dû commander une multitude d’entrées, deux plats de pâtes, du poisson, un risotto, un calzone et de la pizza. Notre épicerie pour la semaine, quoi. On a passé la commande à 21h15. Pendant l’heure qui a suivi, on s’est demandé ce qu’on allait manger pour souper… les pâtes? Le risotto? Le poisson? On salivait rien qu’à y penser. Tant de choix! On a continué nos recherches de maison pour cesser de baver partout et on a perdu la notion du temps. 23h15. Toujours pas de bouffe. On a découvert que le resto fermait à 21h30... on s’est donc résignés à manger des petits spring rolls oubliés dans un recoin du congélateur pour faire taire notre estomac.

Pensée du jour : « O’Mardamia »

mercredi 1 juillet 2009

Jour 22 : l’entrevue

J’ai passé mon entrevue téléphonique ce matin. La description des tâches correspond en tous points à mon profil. Je suis bouche bée.

Ceci m’amène à vous présenter la troisième règle à suivre pour vivre à LA sans dilapider tous ses avoirs.

Règle no 3 : Se créer de bons contacts au ciel pour qu’ils vous envoient un cadeau : un emploi sur mesure.

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Objectif du jour : Me monter un portfolio en ligne pour éviter d’envoyer 1000 courriels la prochaine fois.

Fait saillant : Toujours le même.

Pensée du jour : « Pouvoir partager son bonheur, c’est un cadeau du ciel http://www.youtube.com/watch?v=cEdFZz9qeUA »