mardi 30 juin 2009

Jour 21 : le cadeau du ciel

Une possibilité d’emploi sur mesure s’est présentée ce matin… je n’en dis pas plus pour l’instant… à suivre.

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Objectif du jour : En revenir.

Fait saillant : Vous le connaissez déjà.

Pensée du jour : « Je n'en reviens pas. »

lundi 29 juin 2009

Jour 20 : le rattrapage

Aujourd’hui, c’est ma journée de rattrapage bloguaire. Désolée pour le délai grandissant entre chaque message… c’est que je m’efforce de vivre des choses pour ne pas avoir que des banalités à raconter.

Prenons aujourd’hui comme un concours. Au lieu d’avoir à décoller une capsule de plastique sous le bouchon d’une boisson gazeuse, vous tapez www.dontbecomeafakebabe.blogspot.com dans la barre de navigation de votre fureteur.

Merci d’avoir participé. Meilleur message la prochaine fois.

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Objectif du jour : Rattraper le retard de mon blog.

Fait saillant : J’ai enfin reçu mon permis de travail.

Pensée du jour : « Je pourrais peut-être sauter quelques jours… »

dimanche 28 juin 2009

Jour 19 : le golf III

On est en route pour notre troisième journée de golf. Sunset blvd, Crescent Heights, Laurel Canyon blvd; on sent le mercure grimper mile après mile, alors qu’on se rapproche de la Vallée. Avec un nom comme Laurel Canyon blvd, on s’imagine une voie large et achalandée, mais Laurel Canyon, étroit et sinueux, n’a du boulevard que l’achalandage. Alors qu’on approche Mulholland drive, on remarque une pauvre bête gisant au centre du boulevard à double sens.

- Ah non, pauvre bête… chéri, c’est quoi, ça?
- Un… (il réfléchit)… un funk, dit-il avec plein d’assurance.
- Un funk? Un fox, tu veux dire, rétorqué-je, morte de rire.

Nizar a l’habitude de déparler, d’appeler une jambe un pied, de me faire prendre la gauche, l’autre gauche. J’attribue le phénomène à la surutilisation de ses fonctions cérébrales ainsi qu’à son quintilinguisme. C’est toujours très amusant, mais le funk vient de se mériter une place dans son palmarès. Le feu tourne au vert. Les yeux rivés sur la bête, nous approchons tranquillement de son identité. Qu’est-ce qui est là, tout recroquevillé en plein centre de la rue, arrachant le cœur des passagers croisant Laurel Canyon et Mulholland? Pas Brad Pitt, pas Jack Nicholson, non, pas un fox, et encore moins un funk, quoi qu’un funk soit, non, un morceau de tapis. Un tapis qui a instantanément hissé le funk en première position du palmarès.

La rate bien dilatée, on arrive au driving range. Nima et sa femme Kara nous accompagnent. Je pars à la recherche de deux postes côte à côte, espérant les trouver dans la section recouverte d’un toit, à l’abri du soleil. Évidemment, les seuls postes disponibles sont exposés. Et juste pour tourner le fer dans la plaie, les postes à l’abri du soleil sont en plus munis d’un système de brumisation pour rafraîchir les joueurs à l’ombre. La belle justice.

Nous voici au trou no 4. Mon meilleur ennemi. Je fais passer tout le monde avant moi… je dois me conditionner, faire le vide. Je m’avance, une seule balle en main, aucune de spare dans les poches. C’est ma nouvelle tactique de pensée positive. Je m’installe et pratique mon coup en frappant à quelques reprises dans le vide. Je ne comprends pas en quoi ça peut m’aider, surtout que je dois me déplacer ensuite pour frapper, mais ça me permet de retarder un peu le moment tant redouté. Le bâton s’élève, fend l’air et frappe la balle, qui s’élance en une courbe parfaite et atterrit… direct dans la haie. Le terrain se transforme en jeu de machine à boule. La haie s’empare de ma balle quelques secondes qui me semblent une éternité, puis la crache dans la rivière, comme si c’était le noyau d’une olive. 1-0 pour la haie. Je vais me chercher une deuxième balle en proférant quelques jurons. Cette fois, je frappe sans réfléchir. La balle s’élance en une courbe parfaite, encore plus prononcée, passe par-dessus la haie et termine sa trajectoire en soufflant ses dernières paroles : plouf. J’essaie de ne pas y penser, mais c’est plus fort que moi : je n’ai que le dicton « jamais deux sans trois » en tête. Je me dis que je suis mieux de sauter ce trou sinon toutes mes balles vont y passer. Mais Nizar et Nima m’encouragent à tenter le tout pour le coup. Cette fois, j’oriente mon coup vers l’extrême gauche du terrain, de sorte qu’il me soit impossible de frapper la haie. C’est le test ultime, pour savoir si un sort m’a été jeté. Je frappe la balle, et elle se dirige comme prévu vers l’extrême gauche du terrain. Yeah! Oh, pas si vite, la balle frappe un arbre, ricoche sur le sol, traverse le terrain au galop et… NON! pas la haie… pas la haie, la voilà qui s’arrête dans les racines de la haie. Un aimant. Personne n’en croit ses yeux. Si je pouvais visualiser la haie au lieu des trous, je pourrais jouer avec les pros demain matin.

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Objectif du jour : Vaincre le trou no 4.

Fait saillant : Je suis toute croche. Nima est chiropraticien. Il a cessé de pratiquer pour se réinventer il y a quelques années, mais il continue de craquer sa femme. Comme Nizar s’est blessé au dos lors de notre journée de golf rocambolesque, Nima lui a offert de le craquer. Nizar a ri tout le long et n’avait plus aucune douleur suite au traitement. Ça a bien sûr piqué ma curiosité, alors Nima m’a offert un diagnostique : je suis toute croche. Il m’a replacé quelques vertèbres, mais hors de question qu’il me craque le cou. J’ai peut-être trop vu de films d’action, mais tout à coup que j’ai le cou fragile et que je me retrouve inanimée.Ça ne vaut pas le coup. Je préfère vivre avec mon cou croche.

Pensée du jour : « Je suis victime d’un sortilège. »

samedi 27 juin 2009

Jour 18 : Where to live in LA without spending all your money

D’abord, oublier Malibu, Santa Monica, Beverly Hills, Bel Air et cie, à moins de chercher une colocation exponentielle ou un trou à rats. Ensuite, cibler les quartiers limitant le trajet boulot-dodo. Certes, ça dépend des intérêts et du style de vie de chacun, mais en ce qui me concerne, hors de question de me priver de Nizar deux heures de plus par jour en raison de la distance. Comme il travaille à Burbank, on vise plutôt Sherman Oaks, La Cañada, Glendale, Los Feliz, Van Nuys, Valley Village, Studio City, North Hollywood, Hollywood Hills ou West Hollywood. La liste est longue et le temps file. On saute dans la décapotable pour une journée « visite de quartiers », équipés d’un calepin, d’un stylo et de deux bouteilles d’eau glacée.

West Hollywood
Le quartier gay

Points pour : C’est le quartier qu’on habite actuellement et c’est super. Plein de bars, de salles de spectacles, de restaurants, de terrasses, de boutiques, d’arbres, de beaux trottoirs et de gais. Je peux marcher partout et je m’y sens en sécurité. C’est près de tout : Melrose, Beverly center, The Grove, Sunset Strip, Third Street Promenade, plages, Rodeo Dr, Hollywood, name it.

Points contre : les maisons sont minuscules et louées à des prix qui font sortir les yeux de leur orbite, sinon ce sont des appartements avec cour intérieure commune. Nizar ne peut pas faire de BBQ en écoutant sa musique et les animaux ne peuvent pas sortir.

Hollywood Hills
La campagne au centre-ville.

Points pour : C’est tranquille, magnifique, différent et inspirant. Les maisons sont perchées en pleine nature le long de chemins sinueux et la plupart sont de très vieilles constructions à l’architecture unique, pas très grandes mais avec du caractère. Je parle bien sûr des maisons qu’on peut se permettre… les montagnes sont parsemées de villas gargantuesques de gens riches et célèbres. C’est à 5 minutes de West Hollywood, donc aussi près de tout, et c’est 5 minutes plus près du travail de Nizar.

Points contre : Je peux prendre des marches dans l’une des plus belles toiles impressionnistes qui soit, mais pas moyen de faire les courses à pieds. Trop isolé. Ça prend un examen écrit et un autre « behind-the-wheel »… en d’autres mots, la règle no 1 ne pourrait plus s’appliquer : ça prend une deuxième voiture.

On emprunte la 134, la 2 puis la 210, s’extasie devant le panorama de la 210 à couper le sifflet et on entre dans le quartier La Cañada. Ce n'est pas par nostalgie, on a vraiment entendu du bien au sujet de l'endroit. Ce serait quand même drôle... mais en un mot : denied. L’atmosphère patriotique me monte à la tête comme un verre de Pisco sour. Je vois des étoiles. Et des barres rouges. Partout. On est à une bonne heure de chez nous, il fait 3832°C, j’ai la peau des cuisses qui colle au siège comme la peau d’un poulet colle au fond d’une plaque de cuisson et notre eau glacée est prête pour infuser un sachet de thé. On rebrousse la 210 (s’extasie devant le panorama), la 2 puis la 134, direction Valley Village: notre dernière destination avant que je n’incline le siège pour faire la planche.

Il fait toujours 8832°C.

« T’es pas en train de mourir, toi? »
« Mais non, c’est rien ça, c’est même pas encore l’été. »

Nizar et son sang méditerranéen. S’il faut savoir une chose avant de choisir un quartier, c’est bien la différence de température marquée entre la vallée et les quartiers plus près du Pacifique. C’est en moyenne 5 à 8 degrés plus chaud dans la vallée. Quand il fait déjà 25 ou 26 degrés et que « ce n’est pas encore l’été », 5 à 8 degrés de plus, c’est assez pour passer son temps à manger des chips au frais devant la télé. C’est peut-être pour ça qu’il y a un taux d’obésité si important chez les Américains.

Valley Village
Le four

Points pour : C’est près de chez Nima, notre compagnon de golf, du terrain de golf et de Ventura, une rue sympathique avec boutiques et restos.

Points contre : Ça fait très banlieue et c’est un peu loin des quartiers chauds. Tant qu’à passer deux ans à LA, on préfère vivre une expérience différente un peu plus excitante et inspirante. Ai-je besoin d’écrire mon dernier point? Y fa haud!

De retour au frais, j’ouvre un sac de chips et on dresse le compte-rendu. On écarte les autres quartiers trop chauds ou trop banlieue et on se fixe : Valley Village si on trouve quelque chose avec piscine (avoir un ami tout près a beaucoup de poids dans la balance), West Hollywood ou Hollywood Hills.

Reste plus qu’à nous inscrire sur westsiderentals.com et à débuter nos recherches.

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Objectif du jour : Nous fixer sur quelques quartiers pour notre recherche de logement.

Fait saillant : Ce n’est pas encore l’été.

Pensée du jour : « Comment je vais faire quand ce sera l’été? »

vendredi 26 juin 2009

Jour 17 : le lavage

Mon charmant époux est parti travailler ce matin avec un speedo pour caleçon. Avec ma perspicacité toute naturelle, j’en déduis qu’il est temps de faire une petite brassée. Je franchis le seuil de la porte le panier de linge sale dans les bras et Zack dans les jambes. En ajoutant 3 kilos à ma charge, la bouteille de détergent me lessive. Les poignées de plastique se déforment lentement mais durement sous mes phalangettes. Encore trois portes à franchir. J’attaque la seconde en me meurtrissant les jointures sur le cadre, descends l’escalier à l’aveuglette, cherchant les marches comme une femme enceinte cherche à voir ce qu’elle ne voit plus, et franchis la troisième d’un coup de pied digne d’un film policier.

Me voilà dans la cour intérieure de l’immeuble, les biceps bien contractés. J’ai toujours détesté les salles de lavage communes. Mais cette fois, j’avoue que traverser une cour parsemée de palmiers et d’autres plantes exotiques, jeter un coup d’œil au jacuzzi, juste parce que ça détend de voir un beau jacuzzi entouré de palmiers et de plantes exotiques, saluer un voisin qui se fait griller sur le bord de la piscine d’un « hi! » bien prononcé, avec l’accent, le vent et les trois « h », ça « AIE! mon genou » rend la corvée presque agréable.

M’y voici. La salle de lavage du 970 Palm ave. Je ne peux pas dire si c’est beau ou si c’est laid, parce que je n’y vois rien. Pas de lumière. Je distingue un truc louche sur le mur… là où normalement il y a un interrupteur, juste à côté de la porte. Une énorme boîte rectangulaire en métal gris avec un gros câble de deux pouces de diamètre tout strié qui fait peur. Ça ressemble à un détonateur. Bon j’exagère. Mais si ça ne fait pas tout sauter, c'est sûr que ça coupe le courant de tout l’immeuble, alors je fais tout pour éviter d’y toucher. La porte ouverte, mon panier qui la retient, je cherche à distinguer la laveuse de la sécheuse, en vain. Comme je ne trouve rien d’intelligent pour expliquer le ridicule de la situation au voisin qui se fait griller s’il se décidait à m’interpeller, je me lance, advienne qui mourra. Si c’est vraiment un truc si dangereux, ils n’avaient qu’à mieux penser son emplacement.

Comme c’est brillant! Une minuterie! Une lumière avec minuterie! C’est le modèle de la préhistoire, on s’entend. Pas certaine que ce soit si économique que ça d’ailleurs. Par analogie, ça me fait penser à mon premier téléphone cellulaire, le genre d'objet qui se repère en moins de deux dans une sacoche. Bref.

Les cheveux ébouriffés, vêtue de guenilles encore propres parce que visiblement, je ne les ai pas portées pour une très bonne raison, je sors ma poignée de petit change et pars trois brassées quand tout à coup, qui entre dans la salle de lavage? Pas Brad Pitt, pas Jack Nicholson, non, mais John, un voisin sans intérêt. Pouêt, pouêt, pouêt.

La morale de l’histoire? C’est pas tous les jours qu’on vit des choses qui méritent d’être racontées.

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Objectif du jour : Faire le lavage. C’est fou comme j’ai des objectifs inspirants.

Fait saillant : S'il y en avait un, je ne vous aurais pas raconté un épisode de lavage.

Pensée du jour : « Clic, il fait clair, vive la lumière. Sigh »

jeudi 25 juin 2009

Jour 16 : C’est rouge ou c’est blanc; pas de zone brune

Comme je n’ai nulle envie d’entretenir mon teint vert de Legal Alien ni d’avoir l’air d’une tomate séchée au soleil toute ratatinée pour célébrer mes 30 ans, je me mets sur mon 36 en me badigeonnant avec de la 30, et je pars à la conquête du teint de Jessica Alba.

Trois heures plus tard…

Ischhhh… c’est l’éclairage? Ah… non. C’était bien de la 30? L’étiquette me le confirme. Trois heures à me faire dorer comme un chiche-kebab sur sa broche, et j’ai le teint de Michael Jackson alors qu’il fréquentait Lisa-Marie Presley. L’ironie du sort m’a frappée quand j’ai allumé la télé. C’est en arborant avec solidarité mon teint laiteux que j’ai appris la nouvelle qui allait monopoliser la manchette pour les semaines à venir.

RIP, Michael.

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Objectif du jour : Bronzer sans coup de soleil.

Fait saillant : 97% de temps d’antenne pour Michael, 3% pour Farrah.

Pensée du jour : « RIP, Michael et Farrah. »

mercredi 24 juin 2009

Jour 15 : la journée des épouvantes

C’est épouvantable. Ni Trader Joe’s ni Ralphs ne tiennent de pâtes à cannelloni. Des manicotti, ça oui, plus c’est gros, plus tu peux mettre de stock dedans, c’est très américain, mais de petits cannelloni tout cutes, ça non.

Mais le plus épouvantable de l’épouvante, c’est le mystère de mon permis de travail enfin élucidé. Le petit bout de papier qui me permettra de tout faire – passer mon permis de conduire, ouvrir un compte en banque, transférer mon historique de crédit et travailler, pour ne nommer que l’essentiel – est prêt depuis longtemps, mais la fille qui s’occupait de mon dossier est partie en congé de maternité. Comme mon dossier était clos, personne n’a assuré le suivi. Le petit bout de papier a pris la poussière. Par chance, les congés de maternité en Californie sont très courts. C’est bien la seule fois où je qualifierai ce fait de chance. La fille en question est donc revenue et a envoyé mon permis de travail au bureau de Nizar… à mon attention. Daaa.
« Sarah Parizeau… P… Pa… no, there’s no Parizeau here », et on retourne mon permis de travail au gouvernement. Golf claps.

Le point positif? Je suis en congé forcé. Que c’est triste.

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Objectif du jour : Découvrir ce qui se passe avec mon permis de travail.

Fait saillant :
C’est épouvantable. La section des produits de beauté des pharmacies s’apparente à un Dollarama. Quatre marques de crèmes : Vichy, La Roche-Posay et deux marques américaines un peu douteuses. J’aime bien La Roche-Posay, mais il se trouve que leur crème hydratante pour le visage avec indice UV sent la moufette. C’est un drame.

Pensée du jour : « C’est épouvantable »

mardi 23 juin 2009

Jour 14 : ma nouvelle amie

Mon téléphone sonne. Je réponds, tout excitée de recevoir un appel sur mon nouveau cellulaire. « Hello? dis-je plein d’entrain. » Un « hhhello? » bien articulé, avec l’accent, le vent et les trois « h ». « Hi, this is Veronica calling for NCO Financial to collect your debt.* This is very important. Please call Veronica David back at 1-866-630-1520. Again, the number is 1-866-630-1520. » C’est ma nouvelle meilleure amie. Elle m’appelle quatre fois par jour depuis trois jours. Elle est un peu timide, alors elle enregistre ses appels comme ça je ne peux pas l’interrompre et changer le cours de son monologue. On m’avait dit que ce n’était pas chose facile que de se faire de nouveaux amis à Los Angeles. Chose certaine, je ne peux pas lui reprocher de ne pas faire d’efforts. Mais elle parle trop et elle n’écoute pas. Ça ne pourra pas durer. Si elle m’appelle une fois de plus pour m’ennuyer avec ses histoires de crédit, elle sera ma nouvelle meilleure ennemie. Le harcèlement, c’est de la même famille que les haies. « Harcèlement »…
« haies »… même famille.

* Je n’ai pas d’historique de crédit aux États-Unis.

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Objectif du jour : Faire le ménage. J’ai fait renvoyer la femme de ménage… il faut bien que je justifie mon salaire.

Fait saillant : L’appel troublant de la pauvre Veronica au sujet de ses problèmes de crédit m’a vraiment bouleversée... j’ai remis le ménage à demain.

Pensée du jour : « Mais où est mon permis de travail? » Je commence à avoir peur des répercussions que des vacances prolongées pourraient avoir sur mon cerveau.

lundi 22 juin 2009

Jour 13 : Règle no 2

J’ai mon California Driver Handbook entre les mains, et je suis morte de rire. Qu’est-ce qu’il y a en guise d’introduction? Un mot d’Arnold Schwarzenegger! Un mot qui commence par quoi? « My fellow Californians ». Agrémenté de quoi? Une photo d’Arnold derrière son pupitre! Désopilant. Je suis allée voir la dernière page, mais à ma grande déception, aucun « I’ll be back ». Il faut dire qu’il est toujours là… alors pas besoin de revenir. Les Californiens peuvent bien être en santé. Même pas besoin de courir. Le simple fait de se rappeler Conan the barbarian et de prendre conscience que c’est son gouverneur fait travailler la grande majorité des muscles du corps, du visage aux membres, en passant par le diaphragme et les muscles abdominaux. Ça brasse les viscères et ça oxygène l’organisme. Un véritable entraînement stationnaire. Thane devrait considérer la mise en marché du California Driver Handbook sous le nom de California Driver Ab King Pro Handbook.

Cet épisode m’amène à vous présenter la seconde règle à suivre en vue de vivre à Los Angeles sans dilapider tous ses avoirs.

Règle no 2 : Avant de s’abonner à un centre sportif, sortir courir, s’étirer sur un coin de rue ou lire l’introduction du California Driver Handbook.

Je vous invite d’ailleurs à cliquer sur la photo ci-dessus pour découvrir les bienfaits de cette dernière option.

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Objectif du jour : Annuler Fido

Fait saillant : Snoof a couru.

Pensée du jour : « I’ll be back. »

dimanche 21 juin 2009

Jour 12 : la fête des Pères

(Script de message publicitaire)

Le message ouvre sur un père et sa fille adolescente dans un garage. Le père installe des essuie-glaces sur la voiture de sa fille. Coupe au père qui remet à sa fille une trousse d’urgence, qu’elle glisse sous le siège de la voiture. La fille prend place au volant et recule dans l’entrée. Il pleut. Son père la salue du garage. Super : Pour les jours où on les voit grandir.

La même jeune fille et son père chez Canadian Tire. Ils défilent les allées et choisissent des articles de maison : une batterie de cuisine, des plaques de cuisson pour le four, un micro-ondes, des ustensiles de cuisine, un meuble télé. Coupe au père dans un petit appartement rempli de boîtes qui monte le meuble télé dans le salon. En arrière-plan, sa fille installe les articles de cuisine sur le comptoir : elle vient d’emménager dans son premier appartement. Super : Pour les jours qui viennent un peu trop vite.

On coupe à un camion de déménagement stationné dans l’entrée d’une maison. Des déménageurs vont et viennent avec des meubles et des boîtes. On coupe au père et sa fille, maintenant jeune femme, dans le salon. La fille est habillée comme on s’habille pour déménager et le père a un manteau sur le dos. Les boîtes s’empilent autour d’eux : la fille vient d’emménager dans sa première maison. Puis le père sort une enveloppe, qu’il remet à sa fille. Dans l’enveloppe, une liasse d’argent Canadian Tire qu’il a accumulé depuis des années. Super : Pour les jours qui nous remplissent de fierté.

Et c’est signé : Pour les jours comme aujourd’hui.

Je t’aime, papa. Bonne fête des Pères.

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Objectif du jour : Aucun (bah oui, encore ☺)

Fait saillant : Je ne suis pas raquée de ma journée de golf d’hier. J’ai appris à quoi servent les étirements…

Pensée du jour : « Les papas sont comme des boîtes de chocolats : on ne sait jamais sur qui on va tomber. Je remercie tous les seins d’être tombée sur le mien (je ne suis pas très religieuse…) »

samedi 20 juin 2009

Jour 11 : le golf II

10 h 30. Le ciel est gris. Il tombe de fines, très fines gouttelettes. Fait étrange, la météo indique un ciel dégagé pour la journée, à compter de 10 h… Nizar, empreint de son positivisme habituel, choisit de ne pas utiliser notre journée de contingence. « Le temps de se rendre et il va faire un beau soleil, tu vas voir. » J’enfile ma casquette, attrape mon sac de golf et nous voilà partis pour notre séance d'entraînement des muscles cachés hebdomadaire. Le ciel s’est dégagé au 9e trou. Sur neuf. Mais bon, quand il pleut en Californie, c’est un peu comme une fine bruine à peine perceptible. Alors qu’eux seraient prêts à tout annuler en raison du mauvais temps, on a plutôt l’impression que quelqu’un a craché et qu’on a reçu un ou deux postillons transportés par le vent.

Bilan de la journée : j'ai réussi à frapper le petit monsieur dans sa cage qui ramasse les balles et je me suis améliorée d’un coup. C’est mieux que rien. Je maîtrise toujours aussi bien la superbe position, j’ai amélioré grandement mes drives, mais j’ai putté comme une débutante. Ce que je suis en fait. Alors je pourrais dire que ça va... si je n'avais fait la connaissance de mon nouvel ennemi : le trou #4. Lui et sa maudite haie qui longe le terrain! Je hais les haies. Mais je ne trouve pas de roches, alors je la lapide avec mes balles. Au final, c’est moi qui en souffre avec une carte de points désastreuse et pire : la haie a kidnappé une de mes belles balles roses. Salope.

J’ai grogné, mais ça n’a pas duré; mon estomac a pris la relève. Direction The Counter, un concept resto-bar fort sympathique où l’on crée son propre burger. Une chose à dire : mmmm. http://www.thecounterburger.com/

En chemin, on croise un gars sur un coin de rue qui s’adonne à toutes sortes d’acrobaties en faisant virevolter une affiche en forme de planche de surf. C’est l'une de leurs techniques publicitaires pour attirer l’attention. Laissez-moi vous dire que ça marche. Les gens s’arrêtent pour s’essayer, aussi médiocres soient-ils. On est loin de l’homme-sandwich.

On commande pour emporter et on s’installe dans le salon de Nima, notre compagnon de golf, pour dévorer notre irrésistible burger entre deux bouchées de Slumdog Millionaire. Après le trou #4 : l'hôte de Who wants to be a millionaire. Un autre que j'aurais lapidé volontiers.

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Objectif du jour : Améliorer mon score.

Fait saillant : À moins d’avoir une tronçonneuse sous la main, ne pas s’en prendre à une haie.

Pensée du jour : « f**ck**g bushes »

vendredi 19 juin 2009

Jour 10 : Y fa haud

Ouf. Quelqu’un a oublié le soleil à broil cet après-midi. Si j’avais pu, je me serais promenée les muscles à l’air. Mais je n’ai pas trouvé la fermeture éclair. Et comme je suis à une lettre de me partir une business de mélamine malgré moi, je n’avais nulle envie de rencontrer mon fournisseur aujourd’hui. C’était donc un temps pour rester en dedans. Au programme : Broken picture telephone – the game of miscommunication. http://www.brokenpicturetelephone.com/

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Objectif du jour : Anéantir mon mal de tête.

Fait saillant :
Il y a beaucoup de gens qui ont du temps à perdre sur la planète. Le site Broken picture telephone en est la preuve. Si le monde était un peu plus occupé, le site ne serait pas aussi lent.

Pensée du jour :
« Y fa haud »

jeudi 18 juin 2009

Jour 9 : la business de couleurs

Je ne mérite pas de médaille aujourd’hui. Il faisait un si beau soleil que je me suis dit : je vais m’écraser sur le bord de la piscine avec ma brique de lecture pour mon examen de conduite, une bonne bouteille d’eau qui sort du frigo pour maximiser la sensation de fraîcheur que procure la vue de la condensation, et mon iPod. Oh! la mauvaise idée. L’ancien locataire n’aurait pas pu laisser un vieux pot de crème solaire au lieu de ses vieux cotons-tiges?… « Juste un peu, juste pour me donner des petites couleurs. » Me semble. Maintenant, j’en ai assez pour me partir une petite business. Ça fait que j’ai passé le reste de la journée à regarder Jack Bauer défier les limites du possible huilée comme une culturiste, sans les muscles. (golf claps)

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Objectif du jour : Prendre des petites couleurs.

Fait saillant : Le soleil de la Californie, quand il daigne se montrer, c’est pas de la petite bière.

Pensée du jour : « Encore 5 minutes. »

mercredi 17 juin 2009

Jour 8 : Trader Joe's

Je mérite une médaille. En m’endormant hier soir, j’ai accompli l’impensable. Une semaine à vivre dans West Hollywood au coin de la Sunset Strip, à 3 ou 4 pas de Melrose ave, à 6 ou 7 du Beverly Centre, à 2 miles de Rodeo Dr, à 20 minutes de route de la Third Street Promenade, et j’ai refoulé des pulsions belzébuthiennes, contrôlé l’incontrôlable, et résisté à la tentation du diable : magasiner. Je l’avoue, je me suis un peu emportée au buffet de mignardises pour Zack. Mais ça le rend tellement heureux. Bon, je vous vois venir avec votre concept de projection. Ça « nous » rend tellement heureux. Voilà. C’était ma petite tape dans le dos.

Ce matin, je n’ai qu’une chose en tête. Je prends mon portefeuille, mes clés et mes lunettes fumées, j’enfile mon sac en bandoulière, m’équipe de mon sac réutilisable Canadian Tire et… petite pause nostalgie en caressant doucement le sac noir sur lequel est inscrit « ce sac est vert »… je pars en quête de fromage. Je descends Palm ave jusqu’à Santa Monica blvd, traverse un lave-auto bondé de voitures luxueuses étincelantes et de petits Mexicains en sueur, tourne à gauche, et m’arrête. La bouche ouverte. Devant moi, pas Brad Pitt, pas Jack Nicholson, non, un large trottoir flanqué de palmiers. Un trottoir qui donne envie de tout vendre pour ne pas avoir à déménager. Un trottoir qui donne envie de trotter. Et je me remets à trotter. Les yeux écarquillés. Les petits commerces spécialisés me rappellent la rue Laurier. Je suis bien. Il fait beau. Je suis heureuse. C’est si beau. Je me sens vivre. Ne jamais sous-estimer le pouvoir d’un trottoir.

En promenant mon regard de gauche à droite, j’aperçois un groupe d’amis qui marchent à contre-sens, avec au bout de leurs bras ballants, des sacs réutilisables rouges. Les sacs portent l’inscription : Trader Joe’s. 1- les sacs témoignent de leur fidélité; 2- ils ont l’air contents… c’est bon signe.

Je m’attendais à une sorte de caverne d’Ali Baba de la taille d’un dépanneur où des merveilles culinaires sont entassées sur des tablettes poussiéreuses dans des allées où l’on doit jouer du coude pour arriver à se faufiler, mais l’endroit est vaste, immaculé, tout est cordé comme si Jack Nicholson dans son rôle de Melvin l’obsessionnel compulsif gérait la place et ça me donne envie de louer As good as it gets. Je déniche du beurre naturel d’arachides non blanchies, un sorbet de mangues, des fèves de soya, une trempette aux cœurs d’artichauts et fromage bleu et… parlant de fromage… DU FROMAGE! DU VRAI! Un comptoir rempli de fromages de partout dans le monde. Trois cohortes de clients entrent et sortent et je suis toujours là à lire toutes les histoires racontées sur les petits écriteaux décrivant la provenance de chaque fromage. Je n’ai pas choisi le mot « écriteaux » par hasard; les histoires sont écrites à la main. Je m’arrache enfin à ma transe pour me diriger vers les caisses. Visiblement, personne ne leur a appris à optimiser l’espace. On pourrait mettre un éléphant en file et il passerait inaperçu. On est loin de l’expertise du PA en la matière. Mais on respire, et on sort de là le sourire aux lèvres, détendus et impatients de préparer le souper. http://www.traderjoes.com/

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Objectif du jour : Trouver du fromage. Du vrai.

Fait saillant : J’ai envie de l’appeler « fait étrange » aujourd’hui. Ça concerne le comptoir réfrigéré où se trouve le lait chez Trader Joe’s. Le comptoir fait tout le mur, mais sur à peu près deux mètres, il n’a pas de fond. Entre le dessous des tablettes et le dessus des bouteilles, on peut distinguer les employés de l’épicerie qui rigolent. J’imagine qu’ils ne rigolent pas tout le temps, mais s’ils rigolent, on peut les voir. Même s’ils ne rigolent pas d’ailleurs. Ce n’est pas la place pour se couper les ongles d’orteils.

Pensée du jour : « J’ai du bon fromage au lait, il est du pays de celui qui l’a fait. Fromage, fromage, fromage… http://www.youtube.com/watch?v=jphSeMsyGXo »

mardi 16 juin 2009

Jour 7 : la marche

La paresse me gagne. Mon cerveau limite mes efforts en utilisant toutes sortes de subterfuges. Hier, j’étais supposée me louer une voiture pour aller faire les courses. Mais la veille au soir, on avait un ami de Nizar à souper. On a commandé de l’indien. Je devrais plutôt dire… j’ai commandé de l’indien. Pour six. Nous étions trois. Ça nous a permis de subsister jusqu’à ce jour. Hier encore, je devais sortir chercher de l’eau embouteillée; j’ai bu de la bière toute la journée. Aujourd’hui, je dois aller chercher de la bouffe pour Zack. Non, je ne lui donnerai pas de l’indien. Ma paresse a tout de même ses limites.

Je prends Zack en laisse et on sort, direction Petco. On descend Palm ave, on tourne à droite sur Santa Monica blvd, jusqu’à North Doheny Dr. Zack marche au pied. Le soleil plombe. Enfin. On entre dans la boutique. Zack n’a pas l’habitude. Il est fou comme un balai. L’expression tire son origine dans la confection de balais en paille. Quand le balai avait été mal assemblé ou quand il était usé, il faisait tout sauf aider au ménage. Il devenait fou. Sans parler des brindilles de paille qui retroussaient comme des cheveux fous. Mais pour revenir à mon histoire, Zack est fou comme un balai non seulement parce qu’il ne fait qu’à sa tête, mais parce qu’il tire sur la laisse, glisse sur le plancher ciré, se retrouve à plat ventre et du coup, balaye tout sur son passage. Hop! il se relève, renifle, lèche et astique les racoins oubliés par l’équipe de ménage.

- How cute is that dog!

- Thanks! I just moved here so I’m not used to the dog food sold in the US. Can you help? I’m looking for an allergy formula for my dog.

- Follow me. I recommend the Natural Balance products. They are made of natural ingredients with no additives, and it’s human consumable.

- You mean that if I have nothing home to nibble I could have that.

- Worst-case scenario.


J’en prends un sac de 7 kilos. Je laisse Zack se choisir un jouet; j’en prends deux. Je passe au comptoir des mignardises en vrac et lui prend un sac de 2 livres, au rayon des jouets pour chats pour ne pas faire de jaloux et enfin, à la caisse. J’ai perdu l’habitude de faire les courses sans voiture. Ça me prend quelques minutes pour figurer comment transporter le tout. Zack en laisse, 7 kilos de bouffe sur l’épaule, le sac de jouets attaché à ma sacoche, on entame le chemin du retour. Deux coins de rue plus loin, un homme m’interpelle :

- I saw you exit the store, it’s good exercise, walking like that!
- Ha ha… yes… ha.

Ici, personne ne marche. Si c’est le cas, c’est pour marcher trois mètres entre leur voiture et leur destination. Sinon ils courent, ils s’étirent à une intersection avant de se remettre à courir ou ils roulent. C’est comme ça. Mais moi, je suis une Legal Alien qui vient de la planète Montréal, donc je marche. Un sac de bouffe de 7 kilos sur l’épaule, un sac de plastique à moitié déchiré rempli de cochonneries attaché à ma sacoche, des tiges de plastique avec plumes qui pendouillent qui me graffignent et me chatouillent le triceps, le soleil qui stimule ma sudation, et Zack qui tire en laisse. Rien pour passer inaperçue. Nul besoin de vous décrire dans quel état je suis rentrée.

L’épopée a remisé ma paresse. J’ai beau chialer, ça fait du bien de retrouver le soleil. De prendre l’air. De suer. J’ai envie de repartir découvrir toutes les boutiques du quartier. Mais pas aujourd’hui… demain. Règle no 1. Là, c’est l’heure de la sieste. ;)

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Objectif du jour : Acheter de la bouffe pour Zack.

Fait saillant du jour : Le fromage américain, c’est du fromage Fisher price. Je ne pourrai jamais passer deux ans de ma vie ici si je ne trouve pas du bon fromage. On m’a parlé de Trader Joe’s, qui importe des produits de partout dans le monde… je vais investiguer.

Pensée du jour : « I believe in miracles… http://www.youtube.com/watch?v=ncZtOiZg69w »

lundi 15 juin 2009

Jour 6 : Règle no 1

Pour revenir à mes moutons, histoire d’éviter qu’on me demande quel est le rapport entre le titre de mon blog et son contenu, voici la première règle que je m’efforce d’appliquer en vue de ne pas dilapider tous mes avoirs :

Règle no 1 : Attendre le plus longtemps possible avant de passer son permis de conduire.

Vous serez ainsi confinés à l’intérieur d’un quadrilatère plus restreint et éviterez de vous retrouver sans crier gare à proximité d’une rue marchande jonchée de vitrines qu’on a envie de lécher.

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Objectif du jour : aucun (ça arrive)

Fait saillant du jour :
David Palmer et Michelle Dessler se sont fait assassiner!!!!!

Pensée du jour :
« Il ne faut jamais faire le jour même ce qu’on peut remettre au lendemain. » Sur ces belles paroles, je reporte à demain mon étude pour mon examen de conduite. Règle no 1.

dimanche 14 juin 2009

Jour 5 : le jour victorieux

Après quatre jours à vivre dans mes valises, j’ai décidé qu’il était temps de m’installer; mais Snoof m’a devancée, en s’installant sur son nouveau matelas Confort Suprême… ma pile de vêtements. Mon plan a foutu en l’air le sien. Il n’allait pas capituler pour autant. Il a résisté à toutes les pertes de confort, jusqu’au dernier morceau de tissu. C’est un brave chat. Mais j’ai remporté la victoire. Au même moment où les Lakers ont remporté le 2009 NBA Championship. C’est un jour victorieux.

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Objectif du jour : terminer la 4e saison de 24

Fait saillant du jour : Le corps humain compte 639 muscles. Si vous faites le décompte et qu’il vous en manque quelques-uns, allez frapper des balles dans un driving range près de chez vous. Très éducatif.

Pensée du jour : « Aïe… »

samedi 13 juin 2009

Jour 4 : Tigresse Woods

Il fait toujours moche. La journée parfaite pour aller jouer au golf sans massacrer son bronzage. Direction Roger Dunn Golf Shop, où je pourrai choisir mon cadeau d’anniversaire : un ensemble complet de bâtons, une paire de souliers, des petits bas blancs, un gant et des balles. Roses, les balles. Pour les bâtons, ça se passe plutôt bien. Pour les souliers, c’est une autre paire de manches. Ils sont toujours bien cutes dans leur petite taille de présentation, mais quand ils t’arrivent en taille 10, laissez-moi vous dire qu’ils sont pas mal moins cutes. En vraie fille que je suis, la première chose que je fais en les enfilant, c’est aller me regarder dans le seul miroir de la boutique, à 100 mètres du rayon des chaussures. Voulez-vous bien me dire pourquoi ils ont mis ça si loin? J’entends les gars rigoler. « Are they comfortable? That’s what’s important. » Je veux bien, mais quand même, de quoi je vais avoir l’air avec ces grosses affaires-là dans les pieds quand je vais avoir les jambes à l’air? Pression, pression, faut y aller, faut y aller, ça paraît que je suis la seule fille du groupe. Au final, j’ai le choix entre deux grosses affaires noires ou deux grosses affaires blanches avec du simili-crocodile brun. J’opte pour le crocodile. Ils devraient se fondre avec ma peau de crocodile et être un peu moins visibles.

Nous voici au driving range, deux paniers de balles au programme. À côté de nous, deux gars s’éreintent à essayer de mettre leurs balles dans une poubelle. Nizar prend place. Il frappe… direct dans la poubelle. Une symphonie de « oh » s’est fait entendre. S’il s’était arrêté là, il aurait eu l’air d’un vrai pro. Mais il nous restait deux paniers complets à frapper. Ils ont vite compris que c’était la chance du débutant. En ce qui me concerne, si ce n’était de mon maudit bras qui ne veut pas rester droit, je pourrais dire que je ne m’en sors pas si mal. Pour ce qui est de la position « assis sur un bol de toilette invisible », je m’en sors très, très bien. Photo à l’appui. Je me demande même si on ne s’est pas foutu de ma gueule. J'ai l'impression d'être la seule à adopter la « bonne » position. Enfin. Le bilan de la journée : pour un 9 trous, par 27, j’ai fait 51, je n’ai tué personne et je n’ai perdu aucune balle.

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Objectif du jour : Ne blesser personne au driving range.

Fait saillant du jour :
Je n’ai blessé personne au driving range… personne à part moi. Quand on frappe le sol au lieu de la balle, on s’en rappelle le lendemain.

Pensée du jour :
« Did I bend my elbow? » (je commence à penser en anglais)

(Two weeks : http://www.youtube.com/watch?v=tjecYugTbIQ

Je suis accro. J'aurais voulu réaliser cette vidéo. La toune est tout aussi fabuleuse. En plus, les couleurs de la pochette s'agencent bien à celles des petits pois. Rien à voir avec ma journée sauf que j'ai un peu bu et j'avais envie de partager avec vous ces quelques minutes d'extase. C'est une « parenthèse », comme dirait l'autre Émilie. Parce qu'elles sont deux. L'Émilie de la valise, c'est Émilie T. L'Émilie de la parenthèse, c'est Émilie L. Je savais que vous seriez mêlés. Alors je me suis dit, comme ça tout de go : « je vais les démêler ».)

vendredi 12 juin 2009

Jour 3 : refresh (bis)

Facebook, Hotmail, Gmail, Blogger, MSN, iChat, Skype, Facebook, Hotmail, Gmail, Blogger, MSN, iChat, Skype, Facebook, Hotmail, Gmail, Blogger, MSN, iChat, Skype… J’ai passé la matinée à faire des refreshs d’une fenêtre à l’autre. C’est ça qui arrive quand c’est ta fête et que tu es une Legal Alien, qu’il fait moche dehors et que tout ton monde est à l’autre bout du continent. Je me fais penser à Drew Barrymore dans He’s just not that into you, quand elle s’ennuie du temps où il n’y avait qu’un seul numéro et qu’une seule boîte vocale pour joindre les gens. Sauf que je vois ça d’un autre œil : ça laisse plus de temps aux messages de rentrer quand t’as plusieurs fenêtres à actualiser. Pathétique? Juste assez.

On va se délecter chez Koi ce soir. Prononcez « Koye ». Un restaurant absolument divin où l’on sert une cuisine d’inspiration japonaise aux accents californiens. Vu le titre de mon blog, ce n’est pas le type de restaurant que je fréquenterais régulièrement, mais une ou deux fois par année, ça vaut l’investissement. http://www.koirestaurant.com/home.html (je ne peux décidément pas m’empêcher de faire de la pub)

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Objectif du jour :
m’éclater

Fait saillant du jour :
J’ai 3 heures de plus pour fêter ma fête. J’ai commencé la nuit passée sous prétexte que c’était déjà ma fête à Montréal. Vous avez le droit de compatir avec Nizar, mais il a signé son contrat avant de boire le champagne... et non le contraire. Ça veut tout dire.

Pensée du jour :
« J’irais bien magasiner… »

jeudi 11 juin 2009

Jour 2 : Skype is the limit

C’est l’anniversaire de ma marraine aujourd’hui. C’est la première fois que je la vois la journée même et c’est la première fois que je suis si loin. Preuve que la distance rapproche. Le truc, c’est de rester près des yeux. Skype is the limit!

Le temps est moche. Je vais en profiter pour voir ce qui se passe dans la vie trépidante de Jack Bauer.

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Objectif du jour :
Remplir ma demande pour obtenir ma « social security card »

Fait saillant du jour :
Je suis une Legal Alien. Ils les ont les mots. Franchement. J’ai rempli ma demande de social security card aujourd’hui, et j’avais le choix entre U.S. Citizen ou Legal Alien. J’ai coché la case Alien. Je ne m’étais jamais vue sous cet angle. Ça porte à réflexion.

Pensée du jour :
« Aurais-je le teint un peu trop vert? »

mercredi 10 juin 2009

Jour 1 : les croquettes noires

Ce matin, j’ai fait la grasse matinée. Je me suis réveillée bien au chaud sur un oreiller de poils, dans des draps de poils. Puis mon oreiller a fait « miaou », et mes draps se sont étirés. C’est le bonheur.

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Objectif du jour :
créer un blog

Fait saillant du jour :
Zack n’aime pas les croquettes noires qui ressemblent à des crottes de lapin. Nizar m’en avait parlé, mais je l’ai vu en action ce matin pour la première fois. Il mange un mélange fancy de deux types de croquettes. Des brunes et des noires. Il prend une bouchée, croque les brunes et crache les noires. Adorable.

Pensée du jour :
« Je n'irai pas magasiner, je n'irai pas magasiner, je n'irai pas magasiner... »

mardi 9 juin 2009

Le départ

Il pleut des cordes. Le temps idéal pour partir sans regrets. C'est dame nature qui me donne un coup de pied aux fesses. Et comme dirait Mario, si je pleure dans la pluie, ils n'y verront que du feu. J'ai fini de mettre ce qu'il restait de ma vie à Montréal dans mes valises à l'heure de partir moins une. Classique. Je regarde mes valises dans l’entrée et la seule chose qui me vient en tête, c’est que l’avion ne pourra jamais s’envoler. J’ai une petite pensée pour la valise d’Émilie lors de notre voyage au Chili, et ça me rassure. Mon père arrive. Je regarde mes valises, encore plus perplexe. Heureusement que mon frère n’habite qu’au deuxième étage.

Une heure plus tard, 75 $ de frais pour poids excédentaire en moins, sans parler de la découverte de quelques nouveaux muscles, j’y suis enfin. À quelques minutes de ma nouvelle vie. Je serre mon père plus longtemps qu’à l’habitude, plus fort qu’à l’habitude, pour toutes ces fois où je serai trop loin. Je me dirige vers la sécurité et lance un dernier regard vers l’arrière. Il est là. Il me sourit. Un sourire qui me dit fonce. Et je fonce. J’ai passé la sécurité en deux battements de cils. Ça les intimide, de voir le déchirement entre les deux.

Deux dollars?! Mais ils sont fous? Je viens d’atterrir à Toronto. Je dois récupérer mes 55 kilos de vie et je dois payer 2 $ pour mettre mes valises sur un carrosse. Montréal me manque déjà. Je repasse la sécurité, et qu’est-ce que je gagne? Une « mamel search »! Pardon? Une « manual search ». Ah. Non, mais articule. Je préfère me dire que j’ai gagné un petit massage avant mes 5 heures de vol.

Me voilà à bord. À voir l’ampleur du gars assis à côté de moi, je me dis qu’ils font un trio d’enfer, mes valises et lui, pour nous empêcher de décoller. Mais, mystère, on s’envole. Et 5 heures plus tard, on atterrit. C’est incroyable.

Quatre dollars?! Mais ils sont fous? Quatre dollars US pour trimballer mes maudites valises à même pas 200 mètres du carrousel. Bienvenue à Los Angeles!

J’étais postée derrière les vestiges de ma vie à Montréal quand il est arrivé. Avec son sourire, ses yeux et son regard amoureux. Je lui ai presque cassé trois côtes et arraché une oreille dans mon étreinte, mais ça, c’est être
« bienvenue à Los Angeles ».