vendredi 26 juin 2009

Jour 17 : le lavage

Mon charmant époux est parti travailler ce matin avec un speedo pour caleçon. Avec ma perspicacité toute naturelle, j’en déduis qu’il est temps de faire une petite brassée. Je franchis le seuil de la porte le panier de linge sale dans les bras et Zack dans les jambes. En ajoutant 3 kilos à ma charge, la bouteille de détergent me lessive. Les poignées de plastique se déforment lentement mais durement sous mes phalangettes. Encore trois portes à franchir. J’attaque la seconde en me meurtrissant les jointures sur le cadre, descends l’escalier à l’aveuglette, cherchant les marches comme une femme enceinte cherche à voir ce qu’elle ne voit plus, et franchis la troisième d’un coup de pied digne d’un film policier.

Me voilà dans la cour intérieure de l’immeuble, les biceps bien contractés. J’ai toujours détesté les salles de lavage communes. Mais cette fois, j’avoue que traverser une cour parsemée de palmiers et d’autres plantes exotiques, jeter un coup d’œil au jacuzzi, juste parce que ça détend de voir un beau jacuzzi entouré de palmiers et de plantes exotiques, saluer un voisin qui se fait griller sur le bord de la piscine d’un « hi! » bien prononcé, avec l’accent, le vent et les trois « h », ça « AIE! mon genou » rend la corvée presque agréable.

M’y voici. La salle de lavage du 970 Palm ave. Je ne peux pas dire si c’est beau ou si c’est laid, parce que je n’y vois rien. Pas de lumière. Je distingue un truc louche sur le mur… là où normalement il y a un interrupteur, juste à côté de la porte. Une énorme boîte rectangulaire en métal gris avec un gros câble de deux pouces de diamètre tout strié qui fait peur. Ça ressemble à un détonateur. Bon j’exagère. Mais si ça ne fait pas tout sauter, c'est sûr que ça coupe le courant de tout l’immeuble, alors je fais tout pour éviter d’y toucher. La porte ouverte, mon panier qui la retient, je cherche à distinguer la laveuse de la sécheuse, en vain. Comme je ne trouve rien d’intelligent pour expliquer le ridicule de la situation au voisin qui se fait griller s’il se décidait à m’interpeller, je me lance, advienne qui mourra. Si c’est vraiment un truc si dangereux, ils n’avaient qu’à mieux penser son emplacement.

Comme c’est brillant! Une minuterie! Une lumière avec minuterie! C’est le modèle de la préhistoire, on s’entend. Pas certaine que ce soit si économique que ça d’ailleurs. Par analogie, ça me fait penser à mon premier téléphone cellulaire, le genre d'objet qui se repère en moins de deux dans une sacoche. Bref.

Les cheveux ébouriffés, vêtue de guenilles encore propres parce que visiblement, je ne les ai pas portées pour une très bonne raison, je sors ma poignée de petit change et pars trois brassées quand tout à coup, qui entre dans la salle de lavage? Pas Brad Pitt, pas Jack Nicholson, non, mais John, un voisin sans intérêt. Pouêt, pouêt, pouêt.

La morale de l’histoire? C’est pas tous les jours qu’on vit des choses qui méritent d’être racontées.

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Objectif du jour : Faire le lavage. C’est fou comme j’ai des objectifs inspirants.

Fait saillant : S'il y en avait un, je ne vous aurais pas raconté un épisode de lavage.

Pensée du jour : « Clic, il fait clair, vive la lumière. Sigh »

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